L’école peut-elle lutter seule contre les inégalités sociales?
@france
https://blogs.mediapart.fr/journaldecole/blog/110424/l-ecole-peut-elle-lutter-seule-contre-les-inegalites-sociales
Comment expliquer que l’École en tant qu’institution reproduit les inégalités sociales alors qu’à l’échelle individuelle des professeurs nous sommes nombreux à nous investir corps et âme dans la réussite des élèves?
On pourrait dire que ce billet est un aveu de défaite mais c’est surtout une belle prise de conscience : l’école n’est pas la pour lutter contre les inégalités, elle est la pour les entretenir.
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Le mythe de l’école républicaine… Quand tu viens des classes populaires tu sais que l’école française ne sert pas à lutter contre les inégalités sociales. Elle sert à trier les plus productif⋅ves intellectuellement, les autres c’est filières pro (Sans compter que les études supérieures d’excellence sont encore et toujours inaccessibles pour les pauvres).
L’école française est brutale dans sa conception et son fonctionnement, les évaluations sont élitistes, basées sur des critères bourgeois et blancs (les programmes de français qui te dégoûtent de lire et t’aprennent à mépriser les cultures populaires, un classique).
Rien n’est fait pour que les élèves s’épanouissent et découvrent leurs capacités, on nous prépare juste à devenir de bons outils ou à reproduire les inégalités sociales par les diplômes (pour celleux qui tiendront jusque-là). Les gens de gauche se rendraient peut-être compte que l’école est entièrement à refaire si les profs étaient un peu moins corporatistes, et on pourrait avancer dans ce débat qui stagne comme si on était encore dans années 90. L’éducation populaire ça existe depuis longtemps, et ça fait des merveilles.Peut-etre je partage pas tous les points car j’ai pas une vision globale sur l’école mais effectivement l’école est à refaire.
Après j’ai fais mon parcour dans des écoles qui accueillaient des persomme en situation de handicap et c’était plus ouvert je trouve, surtout quand les classes sont mélangées
Je ne connais pas du tout les écoles adaptées aux handicaps.
Par contre je connais des histoires d’enfants dont le système scolaire français a jugé qu’ils/elles ne faisaient pas assez d’effort, avec des mots parfois assez durs (merci les critères d’“excellence” des profs), et qui trouvent très bien leur place dans des pays voisins avec des classes au rythme moins épuisant, où les enfants ne sont pas éjectés comme des inutiles à cause de résultats pas assez bons ou d’attention pas assez soutenue en classe. En France soit tu te plies à la pression, soit tu es éjecté du tronc commun, avec tout le mépris habituel qu’on connaît. C’est de cette violence-là que je parlais surtout. Les exigences sont tellement hautes et sans considération pour les différences des individus qu’il ne faut pas s’étonner si ça crée plus de rejet et d’amertume que de côté positifs.
Moi-même j’ai pas très bien vécu l’école, alors que j’avais des bonnes notes (sauf en fin de parcours où je n’avais plus d’intérêt).C’est plus la question de tolérance dans la mesure où on connait les difficultés de chacun et chacune et on s’adapte. Je trouve le fait que ces écoles soient mixtes évite en partie ce que tu décris à conditions que les enseignants et enseignantes soient sensibles à ces questions et mettent en oeuvre une vraie démarche d’intégration.
Après effectivement au collège j’ai connu une forme de trie. Par exemple quand les professeur et professeure me disaient ce n’est pas une bonne école. Et plus tard j’ai compris que cela se basait sur les résultats du bac et qu’en vrai vu le trie opérée, ça ne dit rien de l’école et de la qualité de l’enseignement. Et ma famille qui exerce dans l’ensemble l’enseignement m’a raconté un peu tout ça.
Effectivement en france, la pression…c’est un problème. Comme tu dis ya rien qui va.
Je te verrais bien ministre de l’éducation. :)
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Le problème, c’est pas que l’école se soit droitisé, c’est que toute la société c’est droitisé. les enseignant·e·s sont en premières lignes, payé une misère, pas formé pour être travaileur·euse social, rajoute que dans certaines écoles, les élèves en difficulté socio-économiques ne sont pas l’exception (donc gérable) mais la norme.
Lorsqu’il n’y a plus aucune structure pour créer du lien social, l’école se retrouve en “première ligne”, et avec un salaire d’enseignant, je comprends que tu ne puisse pas/veuille pas faire des tas d’heures sup. Le résultat, il est connu, ces enfants sont au mieux laissez au main des religieux, au pire des criminels, et parfois des deux à la fois.
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Mon père a été prof toute sa vie, gravi tous les échelons etc. Je dépassait son salaire dès mon deuxième emploi fixe, j’ai pas de diplômes rien (bon par contre j’ai triché, c’était aux pays bas, les salaires sont un peu meilleurs mais quand même).
Après il y a privé et privé.
Ça commence à faire quelques années que je suis parti, mais encore il y a cinq ans, dans les établissements sous contrat ce n’était pas joyeux le salaire non plus (et je n’ai pas entendu que la tendance se soit inversée).
Un certain nombre de défenseurs du public ici dénigrent le privé, mais à part quelques établissements très élitistes, c’est le même combat, avec des manques de moyens, de considération, de support du Rectorat similaires. En face de cela, on a une population d’élèves semblables, avec une part grandissante d’individus en grande difficulté, qu’il n’est pas gérable de prendre en charge comme il le faudrait.
Plutôt que de s’entredéchirer, il vaudrait mieux être solidaire et faire front ensemble contre les problèmes auxquels le milieu éducation fait face.
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