• 251 Posts
  • 31 Comments
Joined 9 months ago
cake
Cake day: December 24th, 2023

help-circle
























  • Où cette opposition se manifeste-t-elle aujourd’hui sur le terrain ?

    “Dans une organisation qui accroche des photos de soldats tombés et de victimes de Nova à travers le pays, similaire à ce que nous faisons. La campagne appelle à ne pas renoncer pour eux jusqu’à la victoire, et nous présente comme des familles ingrates, contrairement à ce sacrifice des morts et de leurs familles. Ils enlèvent nos affiches, et marquent de manière flagrante l’équation des morts contre les otages, comme s’il fallait choisir”.

    Comme si les morts dans leur mort nous ordonnaient d’aller jusqu’au bout.

    “Et nous, représentants des otages, ‘émissaires du Hamas, qui imposent la capitulation à l’État’. Même ceux d’entre nous qui ont veillé à rester étatiques ont subi un assassinat de caractère, comme si nous vendions l’État. On nous attribue l’expression ‘à tout prix’, bien que nous ne l’ayons jamais dite”.

    L’appel “maintenant”, c’est comme dire à tout prix, non ?

    “Non. Chaque accord a un prix. L’accord que nous pourrons obtenir maintenant est à un prix que le système de défense dit pouvoir supporter. Par le mot maintenant, on veut dire, avant que ce ne soit plus cher et trop tard”.

    Il existe une crainte que la libération de prisonniers de sécurité en échange d’otages puisse poser les bases du prochain 7 octobre.

    “Rotman m’a dit que les otages qui n’ont pas encore été enlevés sont aussi réels que les otages actuels. Ce n’est pas vrai, et la façon d’empêcher les futurs enlèvements est de renforcer la sécurité à la frontière. Au lieu de cela, l’État se décharge de sa responsabilité et la jette sur les gens qu’il a abandonnés”.

    Shirael Lalom Nahir de la Chaîne 14 a exigé des familles des otages qu’elles financent la protection des familles qui pourraient être blessées par la libération des prisonniers de l’accord de novembre (elle a tweeté puis effacé).

    “Le rôle de l’État est de veiller à la sécurité des résidents. Les familles d’Avera Mengistu et Hisham Sayed ont entendu pendant des années l’argument ‘nous ne les ramenons pas, car cela ne vaut pas le risque sécuritaire’. Et voilà, on ne les a pas ramenés et on a aussi enlevé et tué d’autres personnes. C’est justement leur retour qui augmentera le sentiment de sécurité des citoyens dans le pays, ils verront qu’il prend soin d’eux”.

    Il y a un public qui est pour vous, mais après dix mois, il préfère simplement oublier ?

    "Après que les trois otages Yotam Haim, Alon Shamriz et Samer Talalka aient réussi à s’échapper et aient été abattus par Tsahal en décembre, nous pensions que la terre allait brûler. Cela ne s’est pas produit, car les gens préféraient déjà refouler à ce moment-là. L’attitude du public envers la mort d’otages en captivité s’est normalisée, il y a eu une banalisation de la vie humaine et des expériences humaines, les otages sont devenus des pions de négociation que chacun pense s’il convient ou non de sauver, comme s’il s’agissait d’un jeu. Les gens disent ‘Bon, de toute façon ils sont tous morts là-bas’ ou ‘Avec ce qu’ils ont vécu là-bas, ça ne vaut pas la peine de les sauver’, ce qui est vraiment le comble. Vous avez aussi attendu longtemps et donc ils ont été assassinés ou maltraités et maintenant vous vous plaignez que ça ne vaut pas la peine ?

    “Le nombre d’otages n’est pas aussi petit qu’il y paraît. Il y a plus d’otages vivants que d’otages dont nous savons qu’ils ne sont pas en vie. C’est juste que nous ne pouvons pas toujours dire ce que nous savons. Et même si les gens ne reviennent pas comme ils étaient avant, ce sont quand même des vies qui valent la peine d’être sauvées”.


  • “Ce public”, dit un homme de la périphérie qui connaît bien la base du Likoud dans sa ville, “s’attend à ce qu’ils ne s’identifient à rien de ce qui est lié à Kaplan”.

    Quel est le rapport ? Nous ne sommes plus dans les manifestations contre le coup d’État judiciaire.

    “C’est incroyable que vous n’ayez toujours pas compris à quel point tout est lié à Kaplan”, soupire-t-il. “Vous ne comprenez vraiment pas quel poids les gens de la base donnent à ce qui se passe là-bas, peu importe que ce soit le pont Begin, le carrefour Kaplan ou la place des Otages. C’est la même chose pour eux. Vous ne réalisez pas quel dégoût ils ont des blocages de routes et comment les manifestations des familles rendent les gens fous”.

    Pourquoi cela les énerve-t-il autant ?

    “Ils y voient une tentative d’arrêter la guerre et de faire tomber Bibi. Ils ne sont pas prêts à arrêter la guerre et remplacer Bibi ne leur semble pas nécessaire pour le moment, et il se trouve que même ceux qui étaient en colère contre Bibi après le 7 octobre et le considéraient même comme responsable, décident quand même de voter pour lui à cause de Kaplan”.

    Donc du point de vue de Netanyahu, c’est bien pour lui que ces manifestations aient lieu et c’est bien pour lui que les familles soient en colère contre lui et manifestent dans la zone.

    “Bien sûr. Les gens qui étaient en colère parce qu’il est devenu de gauche, parce qu’il ne promet pas de vengeance comme Ben Gvir, reviennent vers lui juste pour faire le contraire”.

    Alors ils font le contraire aux otages ?

    “L’argument est que ce n’est plus une protestation pour la libération des otages, mais une protestation de Kaplan qui a été imposée aux familles, et dans tous les cas ils préféreront finir le travail à Gaza plutôt que de ramener les otages. Pas parce qu’ils sont de mauvaises personnes, mais parce que c’est l’ordre de priorité correct de leur point de vue, qui sert le bien commun”.

    Netanyahu, selon les estimations de conseillers politiques et autres, tente de restaurer sa position politique en détournant la discussion du massacre du 7 octobre vers les objectifs de la “victoire totale”.

    “Dans un pays où un événement chasse l’autre, le temps rend la normalisation presque possible”, dit Shinkman, “les otages ne sont plus le premier sujet du journal télévisé, ils sont mentionnés en troisième ou quatrième position et parfois pas du tout. Et comme les familles insistent pour rappeler leur existence, la bataille porte sur le contexte, où les intérêts du gouvernement et des familles sont généralement totalement opposés”.

    Jackie Levy ajoute : "Toute discussion sur les otages rappelle la partie pogromiste de l’échec du 7 octobre, et quand vous décidez de ne pas démissionner et de ne pas prendre vos responsabilités, vous avez besoin que le discours autour de vous ne rappelle pas cette catastrophe, et donc l’expression ‘familles des otages’ fait partie de la campagne. Les otages n’ont pas été enlevés à cet État. Ils ont été enlevés à leurs familles. Ce qu’on appelle ‘taf lek’, parfois les familles ont des problèmes, et il faut faire la distinction entre les familles et l’État.

    "Il y a eu ici une privatisation de la terreur et du deuil. Comme nous le disent les gens qui nous diffament le plus, ‘si c’était mon frère, je brûlerais le pays, mais un État doit prendre des décisions responsables’.

    Comme si ce n’était pas la responsabilité de l’État de ramener des citoyens enlevés de chez eux, et que nous seuls essayions d’introduire du découragement dans un monde de décisions soi-disant matures et rationnelles".

    La compagne de Levy, Noam Dan, est la cousine de Hadas Calderon dont les enfants ont été enlevés et sont revenus dans un accord, et son ex-compagnon et père de ses enfants, Ofer Calderon, est toujours otage à Gaza. “Jusqu’à aujourd’hui, nous repoussons les affirmations selon lesquelles elle est une cousine trop éloignée pour s’en soucier”, dit Levy, “cette poursuite du degré exact de parenté avec une personne est devenue une obsession chez les opposants à l’accord”.

    Les membres de la famille au premier degré des otages s’effondrent parfois mentalement, laissant l’action au deuxième cercle, donc cet argument vise à vous neutraliser.

    “C’est vrai. J’ai suggéré à ces gens d’aller aux cérémonies de Yom HaShoah, de passer parmi les gens et de vérifier leur degré de parenté avec les victimes, peut-être qu’eux aussi profitent de l’occasion. Personne ne crie son âme pour la libération des otages parce que c’est amusant. Ce sont des gens qui n’arrivent pas à respirer depuis des mois. Certains se sentent coupables d’être en vie et que leurs enfants soient en vie, alors que leur cousine grimpe aux murs d’inquiétude pour son père resté à Gaza”.

    Qu’est-ce qui vous irrite d’autre dans le discours ?

    "L’expression ‘accord irresponsable’ que Ben Gvir répète à propos de tout accord possible, y compris l’accord qui a libéré la plupart des enfants. Il nous habitue à ce qu’on ne puisse pas dire le mot accord sans y ajouter l’adjectif irresponsable. Comme si ce qui est irresponsable c’est l’accord et pas notre sécurité personnelle. Malheureusement, cette implantation de conscience est efficace.

    “Aussi toutes ces fuites, des choses qui ont été dites et niées ou dont on a prétendu ensuite qu’elles avaient été sorties de leur contexte, viennent pour minimiser la douleur et dire qu’en gros ce n’est pas un problème de tout Israël, mais de la gauche parce que ce sont des mécréants qui ont soutenu le désengagement. Et puis il y a un problème avec Nova, qui comprenait une coupe transversale de toute la société israélienne. Yinon Magal a résolu cela avec la statue de Bouddha trouvée à la fête, comme s’ils y faisaient un culte païen. Il y a ici des versions très sophistiquées et cyniques de diviser pour régner”.

    Dès le départ, vous n’étiez pas un bloc uniforme, ce qui facilite l’enfoncement d’un coin entre vous.

    "Étant donné que des gens sérieux se sont adressés aux familles et les ont averties que ‘si vous dites un mot de critique contre la coalition, cela pourrait se retourner contre vous’, je ne peux pas reprocher à ceux qui se forcent à être gentils et à ne faire entendre que des messages d’apaisement et de solidarité. Je n’ai non plus aucune critique envers ceux qui ont rejoint l’avion du Premier ministre (lors de sa visite aux États-Unis le mois dernier).

    Tout le monde ici est suspendu entre la vie et la mort. Les gens ici n’ont pas dormi une seule nuit correctement depuis trop longtemps. Ils ont abandonné leurs vies et font de leur mieux, selon leur jugement. Ceux qui ne vont pas bien sont ceux qui ont essayé de mélanger l’esprit des familles religieuses, qui sont déjà compliquées avec le fait que leurs enfants étaient à une fête le samedi, et les ont mises en garde contre l’autorisation. Ça a fait son effet. Hamas, Bibi n’a pas réussi à le faire tomber, le quartier général des familles, il a réussi et réussi".

    Maintenant les gens se permettent encore plus envers les familles.

    "De plus en plus de commentateurs de droite se permettent de traiter les familles des otages comme des personnes dangereuses et incitantes. Ils ont affirmé que lorsque nous disons ‘Netanyahu a abandonné les otages’, c’est une incitation qui relève de la police et non de la protestation publique. Ils écrivent aussi que la police est trop douce avec nous. Douce ? Ma femme est rentrée à la maison couverte de bleus, plus d’une fois.

    Noam et moi avons également déposé une plainte en diffamation contre une personne qui a écrit sur nous sur Facebook ‘J’espère que des actions beaucoup plus décisives seront prises contre les collaborateurs du Hamas à part entière comme Jackie et sa compagne. Des ordures gauchistes abominables’. Pourquoi ? Qu’avons-nous fait ? À part rappeler une honte que certains veulent oublier".

    “Nous au quartier général ne sommes pas intéressés par le changement de gouvernement”

    Le mélange avec Kaplan qui revient encore et encore vient du fait qu’une partie plus militante parmi les familles parle le samedi soir depuis le pont Ayalon, à deux minutes du carrefour Kaplan où se tient la manifestation hebdomadaire pour renverser le gouvernement. Le quartier général des familles reste sur la place des Otages qui se trouve près du musée de Tel Aviv, à environ dix minutes à pied de ces deux points focaux. Pour qui ne connaît pas, tout a l’air pareil. Et même ceux qui connaissent glissent facilement entre les trois endroits.

    Udi Goren, le cousin de Tal Haimi, qui a été assassiné le 7 octobre et dont le corps est détenu à Gaza, dit à Shomrim : “Nous essayons de maintenir une séparation entre les points focaux, car les orateurs et les messages sont différents. Nous au quartier général ne sommes pas intéressés par le changement de gouvernement, c’est le gouvernement actuel et c’est avec lui que nous travaillons. Nous n’avons pas le temps de nous occuper d’autre chose”.

    Peut-être aurait-il été juste de changer de jour ou d’éloigner l’emplacement ?

    “Ce n’est pas simple, car l’emplacement est devenu iconique. Je suis d’accord qu’il y a un chevauchement entre les publics, et il sera difficile de faire sortir les gens de chez eux deux fois par semaine, surtout ceux qui ne vivent pas à proximité”.

    Gil Dickmann, le cousin de l’otage Carmel Gat, estime que cela n’aurait probablement rien changé. “Dès que nous avons commencé à faire pression pour obtenir un accord, les spins ont commencé à nous présenter comme des ‘familles Kaplan’, dans le but de saper notre légitimité et de nous présenter comme ceux qui empêchent Tsahal de gagner. Comme si le bien des otages allait à l’encontre du bien de l’État, et ne le complétait pas”.


  • Voici quelques-unes des choses que les familles des otages entendent chaque jour dans la rue et de la part des politiciens : “C’est bien qu’ils aient tué vos enfants”, “J’espère que vous et votre fille mourrez à Gaza”, “Vous détruisez le pays”. Shomrim examine dix mois d’israélisme toxique, son impact sur un accord et qui cela sert politiquement. Un rapport spécial en ces jours cruciaux pour la vie des otages.

    La stigmatisation des familles des otages comme ennemies du peuple n’est pas nouvelle. Dès novembre, Shomrim avait largement couvert les premières gouttes qui sont depuis devenues une attaque généralisée.

    En effet, lorsqu’on leur demande quand les insultes et les crachats à leur encontre ont commencé, les familles remontent aux premiers jours après le massacre du 7 octobre, lorsque Avichai Brodetz de Kfar Aza a installé une chaise devant le Kirya (quartier général de l’armée) et a entraîné d’autres familles d’otages avec lui. Avec eux sont arrivés les cris de mépris, les bousculades et les insultes.

    Eli Albag, le père de Liri l’observatrice qui a été enlevée, a été attaqué par un homme à scooter qui lui a dit : “Vous êtes des traîtres de gauche, un danger pour Israël. J’espère que vous et votre fille mourrez à Gaza”. À l’époque, l’agresseur avait été arrêté et le public choqué, aujourd’hui de tels incidents sont monnaie courante sur les réseaux sociaux et dans la rue.

    Il y a seulement trois mois, Gadi Kedem, dont la fille, le gendre et leurs trois enfants ont été assassinés le 7 octobre, a été transporté à l’hôpital après avoir été attaqué par deux militants de droite qui ont crié à sa femme Rauma : “Traîtres, c’est bien qu’ils aient tué vos enfants. Gauchiste, traîtresse, pute”. Le même soir, selon des informations, Avi Marciano, le père de Noa, une observatrice assassinée en captivité, aurait également été attaqué.

    Ce sont des cas extrêmes, mais comme le souligne tristement le journaliste Jackie Levy, dont la femme Noam Dan est une parente de la famille Dan-Calderon de Nir Oz : “Vous ne trouverez pas un membre de la famille d’un otage qui s’est tenu dans la rue avec une photo de son proche et qui n’a pas reçu des insultes qui lui ont ôté l’envie de vivre. On nous a dit que nous ne voulions pas vraiment que les otages soient libérés, et que nous utilisions cette terrible tragédie pour réaliser des désirs politiques”.

    Les injures ont également atteint les otages libérés.

    Adina Moshe a raconté en pleurant comment “nous nous tenions au carrefour, juste les otages qui étaient rentrés, et un conducteur nous a fait un doigt d’honneur en disant ‘Salopes, dommage qu’on vous ait libérées’”. Yagil Yaakov, 13 ans, a raconté cette semaine sur Instagram les réactions qu’il a reçues sur les réseaux sociaux comme “Pourquoi es-tu revenu” et “J’espère que tu as été tué à Gaza avec tous les autres enfants”.

    Au-delà de la cruauté et de l’insensibilité criminelle envers les victimes de cette terrible catastrophe, ceux qui s’opposent aux familles qui demandent le retour de leurs proches voient apparemment en elles un obstacle à la “victoire totale” - ce slogan creux que même le ministre de la Défense Gallant a qualifié de “balivernes”. L’examen des déclarations faites à l’encontre des familles des otages au fil du temps révèle une observation intéressante.

    Au fur et à mesure que les mois passaient, les attaques ont cessé d’être uniquement des phénomènes marginaux somnambules de l’extrême droite. Même des membres de la coalition, qui n’avaient pas fait preuve de beaucoup de sensibilité envers les familles des otages auparavant, ont commencé à s’en prendre à elles, ou comme le dit la conseillère en communication Tami Shinkman qui accompagne certaines des familles, “ils ont commencé à manifester une indifférence gouvernementale envers des valeurs comme la solidarité et la responsabilité mutuelle”.

    Que s’est-il passé pour que ces membres de la coalition changent d’attitude et manifestent de l’aliénation envers des familles brisées qui dépendent de leurs décisions ? Pourquoi Netanyahu s’est-il permis de dire en juillet lors d’une réunion du cabinet que “les otages souffrent, mais ils ne meurent pas”, sachant que non seulement ce n’était pas vrai factuellement, mais aussi qu’une déclaration aussi provocatrice pouvait fuiter ? Et pourquoi sa femme s’est-elle permise, selon un rapport de N12, de dire à une députée de l’opposition “Tu as vu combien d’otages nous avons libérés et ils ne nous ont même pas dit merci ?” (Netanyahu a nié avoir dit cela).

    L’étalage des cas suggère qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence.

    Le groupe parlementaire du Likoud, à ce jour, interdit aux familles des otages de présenter leur cas devant lui, comme le permettent d’autres groupes à la Knesset. La députée Tali Gottlieb (Likoud) a lancé à Einav Tzangauker, la mère de Matan qui a été enlevé à Gaza, que “votre protestation détruit le pays”, le garde du corps du ministre Amichai Chikli (Likoud) a arraché des rubans jaunes qui avaient été accrochés près de sa maison. Et le président de la Knesset Amir Ohana (Likoud) a interdit à Danny Elgart, dont le frère Itzik est otage, d’entrer à la Knesset “par crainte de troubles à l’ordre public”. Cela après qu’Elgart ait fait irruption la veille dans la commission des lois contre un membre de la famille d’un autre otage, qui avait déclaré que “l’accord est irresponsable et ne doit pas passer”. Elgart a dit au président de la commission, le député Simcha Rotman : “Vous avez amené du renfort de la maison”, et celui-ci a répondu : “Chez nous, on n’interrompt pas les familles des otages”, et a demandé à faire sortir Elgart, qui s’est barricadé dans la pièce et a été expulsé de force par les huissiers.

    Lors d’une autre discussion, Rotman a fait sortir Ayala Metzger (la belle-fille de Yoram qui a été tué en captivité), qui était en colère contre la mainmise du représentant du Forum Tikva, Zvika Mor dont le fils Eitan est otage, sur le temps alloué aux familles du quartier général. Mor a consacré le temps à expliquer pourquoi selon le livre des Nombres il est interdit d’accepter un accord sur les otages.

    Ce même Rotman, d’ailleurs, a expliqué dans une interview à Kan qu’il n’avait pas vu les photos des observatrices en captivité du Hamas à Gaza, car “il n’avait pas le temps” et qu’il en avait assez vu au camp Shura. Le président de son parti, le ministre Bezalel Smotrich, a refusé de regarder la vidéo des observatrices et a dit à ses collègues, selon un rapport de YNET, “Vous ne voulez vraiment pas bien dormir la nuit ?”. Une déclaration qui est en forte concurrence avec la colère suscitée par ses propos en commission des finances lorsqu’il a expliqué aux familles qu’il ne pourrait pas soutenir un accord, car c’est comme “si Sinwar demandait que nous lui livrions vingt habitants de la zone frontalière pour chaque otage vivant afin qu’il puisse les tuer… Nous ne nous suiciderons pas collectivement”.

    Ce n’est pas seulement chez Rotman que cela se produit. Si au début de leur parcours à la Knesset, les familles des otages, y compris les plus émotionnelles, étaient traitées avec respect lorsqu’elles venaient rappeler leur douleur au début des discussions des commissions, ces jours sont révolus.

    Le président de la commission des requêtes publiques, Yitzhak Pindrus (Judaïsme unifié de la Torah), a dit à Esther Buchshtab, la mère de Yagev (alors qu’on ne savait pas encore qu’il était mort en captivité) “Allez, il y a ici des familles endeuillées (contrairement à elle à l’époque), vous voulez faire de la politique, renverser Bibi ? Ce n’est pas la chaîne 2 ici”.

    Le député Nissim Vaturi (Likoud) a poussé des membres de familles qui l’ont approché dans les couloirs de la Knesset au sujet de son opposition à l’accord, tandis que son assistante essayait d’arracher le téléphone portable d’un membre de la famille qui filmait le dialogue. Et même Tzachi Hanegbi, membre du Likoud et nommé par Netanyahu à son poste de président du Conseil de sécurité nationale, s’est permis de se moquer des filles de familles d’otages. “Bon, alors allez-y, insultez-moi”, a-t-il dit à l’une d’entre elles fin mai. Et après qu’elle soit sortie de la pièce en pleurant, il a dit à une autre participante qui s’est levée en colère : “Vous allez aussi faire un drame et claquer la porte derrière vous ?”.

    L’étalement de ces cas suggère qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence. Le groupe parlementaire du Likoud, à ce jour, interdit aux familles des otages de présenter leur cas devant lui, comme le permettent d’autres groupes à la Knesset. Une grande partie des personnes mentionnées ici n’ont jamais été étatiques, mais cette collection de cas montre qu’elles se permettent davantage. Ont-elles compris que ces affrontements leur profitent face à un électorat de base que la guerre pousse de plus en plus à droite ? Le porte-parole du Likoud Levy a dit dans cette conversation enregistrée que “il est sous-entendu que les familles des otages sont contre lui, et alors il y a une réaction de son public”.

    De ces paroles, on peut aussi comprendre que les attaques contre les familles des otages ont un but politique - créer une identification avec Netanyahu.

    Ce n’est pas pour rien que plusieurs membres des familles ont dit à Shomrim qu’“il y a d’autres ministres qui ont exprimé leur volonté de soutenir un accord, mais ils ne le déclarent pas, car ils ne veulent pas s’attirer des ennuis politiques avec leur public, jusqu’au moment où ils seront vraiment obligés”.





  • Petite remarque sur la photo du /c :

    Ce sont effectivement des juifs antisionistes, mais d’une communauté haredim minoritaire, et selon moi, qui pose problème.

    C’est un groupe juif ultra-orthodoxe appelé Neturei Karta, qui s’est fait connaître surtout par son rapprochement avec des figures de l’antisémitisme islamique, du négationnisme français (Soral Faurisson, Kemi Seba). Ils ont été invité à une conférence sur la Shoah en Iran par Ahmadinejad, en présence d’un ancien membre du KKK.

    Dans la sphère confusionniste francophone c’est souvent un groupe mis en avant comme figure de l’antisionisme. Aujourd’hui, la plupart des groupes ultra-orthodoxes sont sionistes, en témoigne leur représentation dans la coalition gouvernementale d’extrême-droite religieuse de Netanyahu, à travers leurs différents partis : Judaïsme Unifié de la Torah, Noam, Shas, Parti Sioniste Religieux.

    Il y a plus de juifs antisionistes (Israëliens ou non), luttant pour la cause palestinienne qui ne sont pas issus de ces branches religieuses rigoristes (c’est quand même des groupes qui prônent un séparatisme social, sexiste, raciste, homophobe et ultra conservateur) et qui sont malheureusement invisibilisés.

    Bref, c’est en contradiction avec une ligne de gauche, progressiste et pro-palestinienne (les Neturei Karta et autres groupes antisionistes du genre pensent que le royaume d’Israël ne peut être reconnu avant l’arrivée du messie).

    En France il y a certes peu de voix antisionistes (comparé aux usa par exemple), mais il y a des collectifs comme Tsedek, Kessem, UJFP.


  • Même pas forcément la DGSI. Les fiches S (qui font partie du FPR, il y a 21 catégories, pas que la S, qui a elle-même plusieurs sous-catégories) sont alimentées par des notes blanches du RT (renseignement territorial), la DRPP, la SDAT et d’autres services comme la BIVP…

    C’est interconnecté avec d’autres fichiers comme le TAJ, PASP, etc

    ###Identification civile et policière

    TES, Titres électroniques sécurisés (biométriques) : fichiers des cartes d’identité et des passeports ; SNPC : fichier des permis de conduire FAED, le fichier de signalétique (empreintes digitales et photographies du visage) et FNAEG, celui des prélèvements biologiques. Reliés au TAJ. Partage possible au sein des pays de l’UE Fichiers de transports aériens comme APIS-PNR

    ###Activités et procédures policières

    TAJ, traitement des antécédents judiciaires, (commun police et gendarmerie), gardés à vue, victimes et témoins ; relié aux FAED et FNAEG, comme au FPR FPR, personnes recherchées : outil de police judiciaire et administrative. Recherches selon des catégories décrites par une lettre (M, mineurs en fugue, V, évadés de prison, CJ, contrôles judiciaires, I, interdits de territoire, S, sûreté de l’État, etc.) ; la fiche S comprend plusieurs sous-sections (mouvances du radicalisme politique ou religieux) ; relié aux bases du renseignement (PASP, GIPASP, ACCRED, GEPRED…) et au fichier supranational Système Schengen (SIS-II) ; Fichiers de procédures: MCI (main courante informatisée), iGAV (gestion gardes à vue), logiciels de rédaction des procédures LRPGN pour la GN, SCRIBE pour la PN ; Autres outils d’identification : GASPARD-NG (signalements et photographies anthropométriques) ; LUPIN (uniformisation des procédures d’identification), utilisé par la police scientifique ;

    ###Police politique, renseignement

    Renseignement intérieur : PASP/EASPGIPASP (police nationale) ; GEPRED (services du renseignement territorial, ex-RG) ; CRISTINA et autres fichiers secrets de la DGSI ; ces services alimentent la section S du FPR Fichiers secrets du renseignement extérieur et militaire (DGSE, DRM, DRSD, et DNRED pour les douanes) ACCReD : Automatisation de la consultation centralisée de renseignements et de données : dresse les profils de personnes habilitées à exercer en “milieu sensible”, croisement de 9 fichiers de police ou de renseignement (FPR, TAJ, EASP/PASP, GIPASP, FSPRT, CRISTINA…) Repérage de la « radicalisation » : FSPRT (signalements pour la prévention de la radicalisation terroriste) ; GESTEREXT (gestion du terrorisme et des extrémismes violents, géré par la PP de Paris) ; CAR (fichier du renseignement pénitentiaire) ; ASTREE (suivi des jeunes mineurs en voie de radicalisation, géré par la PJJ); FIMPAT (mesures de police administrative / prévention des actes terroristes)

    ###Nouveaux venus dans la nébuleuse

    Gendnotes : application mobile de la gendarmerie pour automatiser les contrôles d’identité en croisant les fichiers FPR, ADGREF, TAJ, SNPC (permis de conduire) ; DataJust : expérience d’automatisation (par algorithme) de procédures d’indemnisation des préjudices corporels ; F2CO : fichier central de la criminalité organisée, remplacé celui des brigades spécialisées (FBS) de la police nationale ; ADOC : fichier des contraventions (code de la route), détourné pour ficher les contrevenants au confinement Covid comme aux usagers de stups mis à l’amende ; SI-VIC : système d’information des victimes, utilisé en cas de situation exceptionnelle, détourné dans les hôpitaux comme instrument de délation des manifestant·es blessé·es ; AEM : fichier biométrique du dispositif “Appui à l’évaluation de la minorité”, qui fragilise encore plus la prise en charge des jeunes migrant-e-s.

    Début décembre 2020, en plein débat sur la loi « sécurité globale », des décrets ont été publiés pour modifier trois des principaux fichiers du renseignement politique, ceux tirés des entrailles des Renseignements généraux : PASP (Prévention des atteintes à la sécurité publique), GIPASP (son équivalent pour la gendarmerie), ainsi qu’un fichier destiné aux enquêtes administratives (EASP).

    Le type d’informations pouvant être collectées a été élargi à des notions plus floues (« opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales », au lieu de simples « activités » déclarées), il sera possible d’y inclure des données de santé censées « révéler une dangerosité particulière » (sur constats policiers et non médicaux), alors que l’idée est aussi de répertorier sur des personnes des « habitudes de vie » en scannant leurs activités en ligne sur les réseaux sociaux. Désormais, n’importe quel groupe ou mouvance susceptible de créer des troubles à la tranquillité publique peut avoir sa petite fiche. Et n’importe qui « entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites » avec de tels groupes peut aussi se retrouver agrafé au tableau de chasse.

    À cette occasion, beaucoup ont découvert que la police — quel scandale ! — pouvait détenir de telles informations sur des gens seulement « suspectées », sans avoir à énumérer d’éléments matériels établis, encore moins de faits jugés ou condamnés. Et oui, ça s’appelle du renseignement ! La réforme de 2020 n’est rien d’autre qu’un retour aux sources du fichier EDVIGE d’origine, créé sous Sarkozy en 2008 quand il a décidé de dissoudre les RG et de rebaptiser la DST (devenue DGSI). Entre-temps, le fantôme des RG a refait surface : en 2014, la direction de la police nationale a décidé de créer le Service Central du Renseignement Territorial, qui regroupe donc les différentes directions départementales des ex-RG. Et comme chaque service se doit d’avoir son fichier perso, dans la foulée a été créé GEDRET, pour « Gestion électronique des documents du renseignement territorial », qui mouline les infos glanées par chaque bureau local pour les mettre à disposition des hauts gradés de cette basse police administrative.

    Nul doute que GEDRET communique avec les autres canalisations de la police politique, PASP et GIPASP, comme avec la DGSI, chargé des anciennes attributions de la DST, qui gère jalousement son fichier CRISTINA (non déclaré, comme une douzaine d’autres). De nouvelles interconnexions s’établissent tout naturellement entre toutes ces cuisines de la tambouille policière selon le climat politico-sécuritaire. D’autant que les rejetons d’EDVIGE, rectifiés en décembre 2020, n’ont plus seulement comme mission de surveiller les « atteintes à la sécurité publique » mais aussi ce qui touche à la notion plus martiale de « sûreté de l’État », prérogative pourtant déjà assurée par la DGSI. Ces cuisines ont en tous cas les mêmes égouts.

    En réalité, les ingrédients sont les mêmes, à savoir des données récoltées à la façon des fameuses « notes blanches » (que l’on retrouve aussi de manière synthétique dans les fiches S du FPR), des documents non datés ni signés censés décrire le comportement déviant ou subversif d’une personne ou d’un groupe, ramassis de lieux communs et/ou de fantasmes policiers colportés par une armée de barbouzes et leurs indics. Mis à part la dimension technique, rien n’a finalement changé depuis les « cabinets noirs » des derniers rois de France, il y avait le même genre d’inepties dans les registres secrets tenus par Fouché — perfide ministre de la police qui a sévi sous la république et sous l’Empire —, comme dans ceux de tous les premiers flics de France qui lui ont succédé.

    https://desarmons.net/2021/05/04/ficher-pour-mieux-regner/




  • Muhammed, qui était ‘comme un enfant d’un an’, a été séparé de sa famille après qu’un chien israélien l’a mutilé. Son corps en décomposition a été retrouvé une semaine plus tard

    12 juillet 2024 par Maha Hussaini

    Note de l’éditeur : Cet article contient des détails et des images qui peuvent déranger certains lecteurs.

    Des cris désespérés alors qu’il luttait pour se libérer d’un chien de combat lâché par des soldats israéliens.

    C’est la dernière image que Nabila Ahmed Bhar garde de son fils Muhammed, 24 ans, atteint de trisomie 21.

    La famille palestinienne se cachait dans leur maison du quartier de Shujaiya, à l’est de Gaza City, lorsque les troupes israéliennes l’ont envahie, a raconté Bhar à Middle East Eye.

    Les chiens ont été envoyés en premier et ont attaqué Muhammed, commençant à le mutiler.

    Les soldats ont ensuite expulsé tout le monde de la maison, à l’exception de Muhammed, qui a été emmené dans une pièce séparée.

    Incapable de le voir, Bhar ne pouvait deviner son sort que par les cris alors qu’elle était forcée de quitter la zone sous la menace d’une arme.

    “Je ne peux pas supporter de penser à ce qu’ils lui ont fait, ou comment ils l’ont laissé mourir ainsi”

    • Nabila Ahmed Bhar, mère de Muhammed

    Sept jours d’attente agonisante se sont écoulés avant que les troupes israéliennes se retirent enfin de Shujaiya.

    La famille s’est précipitée vers l’appartement mercredi. Ils ont trouvé le corps en décomposition de Muhammed avec des vers mangeant son visage.

    “Je ne peux pas arrêter de penser à ses cris et à l’image de lui essayant de se libérer,” a dit Bhar.

    La trisomie 21 de Muhammed était sévère, a-t-elle expliqué. Son développement mental “était au niveau d’un bébé” selon elle.

    "Muhammed était très innocent. Il ne pouvait rien comprendre… Il ne comprenait rien.
    Il était comme un enfant d’un an. Je devais le nourrir et changer sa couche.
    “Je ne peux pas supporter de penser à ce qu’ils lui ont fait, ou comment ils l’ont laissé mourir ainsi.”

    ‘Il n’y a pas de Muhammed’

    Les troupes israéliennes ont envahi Shujaiya sous couvert de frappes aériennes lourdes le 27 juin.

    Pendant deux semaines, ils ont continuellement bombardé la zone densément peuplée, envahi des maisons et expulsé des dizaines de milliers de personnes.

    De nombreuses familles étaient piégées dans leurs maisons, comme celle de Bhar.

    La femme de 71 ans a raconté à MEE que la famille a été assiégée pendant une semaine avant que les troupes israéliennes ne l’envahissent.

    Il y avait 16 personnes à l’intérieur, y compris les deux fils de Bhar, leurs épouses et enfants.

    Les enfants se cachaient dans la baignoire pour se protéger des tirs israéliens intenses.

    Mais Muhammed, qui était lourd et refusait souvent de bouger, a été gardé dans le coin le plus sûr du salon que la famille pouvait trouver.

    “Avant ce récent déplacement, nous avions été déplacés au moins cinq autres fois, et il ne comprenait pas où nous allions,” a-t-elle expliqué.
    “Parce qu’il était obèse, il se fatiguait et s’asseyait tous les quelques pas.”

    Lorsque les troupes israéliennes sont arrivées, elles ont d’abord lâché leur chien, qui a immédiatement sauté sur Muhammed.

    “Le chien a mordu sa poitrine, puis a commencé à mordre et mutiler son bras. Muhammed criait et essayait de se libérer alors que le sang coulait,” se souvient Bhar.
    "Muhammed ne pouvait pas parler ni dire un mot, mais sous l’effet de la terreur, il criait aux chiens, disant parfois ‘wala, wala’ [hé toi], et parfois ‘Khalas ya habibi’ [assez, mon cher].
    “Je ne sais pas comment il a prononcé ces mots ; nous ne l’avions jamais entendu parler auparavant.”

    Quand les soldats sont entrés, Bhar a supplié de retirer le chien de son fils en essayant d’expliquer qu’il était handicapé.

    “Je pouvais entendre Muhammed gémir de douleur”

    • Nabila Ahmed Bhar, mère de Muhammed

    Ils ont finalement obéi, mais ont emmené Muhammed dans une pièce séparée de tout le monde.

    “J’ai dit au soldat ‘Laissez Muhammed venir ici’ mais il m’a répondu ‘Non, nous allons le soigner’,” a dit Bhar.

    Quand elle l’a entendu crier pour de l’eau des heures plus tard, elle a demandé au soldat de lui en apporter.

    Mais le soldat a répondu qu’il y avait une “eau spécifique pour lui”.

    “Je pouvais entendre Muhammed gémir de douleur. De temps en temps, ils ouvraient la porte, le regardaient, et disaient ‘Oskot’ [reste silencieux en arabe], puis la refermaient,” a dit Bhar.
    “Les soldats se faisaient alors des gestes entre eux. Un médecin qui était avec eux est entré dans la pièce, et Muhammed est soudainement devenu silencieux.”

    Bhar suggère que le médecin lui a injecté un sédatif, mais elle ne pouvait ni le voir ni l’entendre après cela.

    “J’ai demandé au soldat, ‘Où est Muhammed ?’ Il m’a répondu, ‘Muhammed est parti.’ J’ai demandé encore, ‘Parti où ?’ Il a répondu, 'Il est parti. Il n’y a pas de Muhammed,” a-t-elle raconté à MEE.

    La famille a ensuite été forcée de quitter la maison et de se diriger vers l’ouest de Gaza City, laissant Muhammed derrière.

    ###Corps en décomposition

    La famille a contacté la Croix-Rouge quotidiennement pendant les sept jours suivants, suppliant pour la libération ou le traitement médical de Muhammed. La Croix-Rouge leur a dit que l’armée israélienne ne coopérait pas.

    Jebril, le frère aîné de Muhammed, a été le premier à retourner à la maison après le retrait des troupes israéliennes plus tôt cette semaine.

    Quand il est entré dans la pièce où Muhammed était retenu, il l’a vue couverte de sang et de fluides s’échappant de son corps alors qu’il commençait à se décomposer.

    “Il était allongé sur le ventre, son corps avait pourri et des vers avaient commencé à manger son visage,” a raconté Jebril, 43 ans, à MEE.

    Un garrot avait été mis sur son bras gauche blessé, probablement pour arrêter le saignement, a-t-il ajouté.

    “D’après l’état de son corps, il était évident qu’il était mort plusieurs jours auparavant.”

    MEE a obtenu des images du corps mais n’a pas pu les publier en raison de leur nature extrêmement graphique.

    Depuis le début de son invasion terrestre de Gaza, l’armée israélienne utilise systématiquement des chiens de combat pour fouiller les bâtiments, y compris les hôpitaux.

    Dans de nombreux cas, les chiens ont été autorisés à attaquer et mutiler des civils.

    Le mois dernier, Al Jazeera a publié des images fuitées d’une caméra attachée à un chien militaire israélien, montrant celui-ci mordre et traîner une femme palestinienne âgée dans sa maison.

    Avec les hôpitaux de Gaza ne fonctionnant pas et les routes dévastées par les bombardements israéliens, Jebril a dit qu’il ne pouvait pas appeler une ambulance ni transporter le corps de Muhammed à un cimetière.

    Il n’était même pas possible d’enregistrer sa mort, a-t-il dit à MEE.

    “J’ai dû l’enterrer près de la maison,” a-t-il dit.
    "Il y a environ un mètre d’espace entre notre maison et celle de mon oncle.
    “C’est là que j’ai enterré Muhammed.”



  • C’est peut-être d’autres brigades que celles du Hamas (al-qassam). Il y a les brigades du JIP (al-Qods) et d’autres liées précédemment au Fatah mais qui ne sont quasiment plus actives.

    Je pense que c’est aussi un exercice de propagande du Hamas mais plutôt inédit : reconnaître des “erreurs”. C’est évidemment pris comme une provocation et une euphémisation du massacre, mais c’est aussi peut-être pour dire “regardez nous on assume de dire que des civils ont été ciblés contrairement à Israël”. Et c’est pas comme s’ils annonçaient ça le lendemain du massacre, mais après 3 mois avec le bilan qu’on connaît, le timing est important.

    Tout ça pour dire que la Palestine est enfermée par un gouvernement nihiliste à Gaza et une autorité palestinienne en déclin total et autoritariste en Cisjordanie. Les dernières années ils se sont fait plusieurs fois massacrés à balles réelles quand ils manifestaient pacifiquement, et réprimés quand ils manifestaient contre le Hamas.